Geek Films Action, cascades, secret et de nouveaux visages s'ajoutant Ă un casting dĂ©jĂ bien fourni, les ingrĂ©dients sont dĂ©jĂ tous rĂ©unis pour nous faire passer un bon moment. Hier, nous partagions avec vous un teaser et des posters pour Mourir peut attendre No Time to Die, le prochain James Bond attendu l'annĂ©e prochaine au cinĂ©ma, avec la promesse d'une premiĂšre bande-annonce pour ce mercredi 4 dĂ©cembre. Eh bien, la voici Bande-annonce en VF 007 va sortir de sa retraite, toujours incarnĂ© par Daniel Craig, et reprendre du service dans ce 25e film, mais il ne sera pas le seul agent du MI-6 Ă ĂȘtre mis en avant. En effet, un autre 00 sera de la fĂȘte, interprĂ©tĂ© par Lashana Lynch. Cette derniĂšre va lui tenir tĂȘte, mais devra visiblement l'aider dans sa nouvelle mission. Autre Ă©lĂ©ment intĂ©ressant de la vidĂ©o, nous retrouverons l'ennemi de Spectre, Franz Oberhauser Christoph Waltz, qui met en garde James au sujet d'un secret que cacherait Madeleine Swann LĂ©a Seydoux, tandis qu'un grand mĂ©chant masquĂ© Rami Malek menace une fois de plus l'ordre mondial. Dans NO TIME TO DIE, Bond a quittĂ© les services secrets et coule des jours heureux en JamaĂŻque. Mais sa tranquillitĂ© est de courte durĂ©e, car son vieil ami Felix Leiter de la CIA dĂ©barque pour solliciter son aide il s'agit de sauver un scientifique qui vient d'ĂȘtre kidnappĂ©. Mais la mission se rĂ©vĂšle bien plus dangereuse que prĂ©vu et Bond se retrouve aux trousses d'un mystĂ©rieux ennemi dĂ©tenant de redoutables armes technologiques... Bande-annonce en VO Mourir peut attendre, mais pas trop longtemps tout de mĂȘme, car sa date de sortie est fixĂ©e au 8 avril 2020 dans les salles obscures.
AucinĂ©ma ce mercredi 6 octobre, « Mourir peut attendre » sort enfin. Un long-mĂ©trage trĂšs attendu par les fans qui signe lâultime prestation de REALISATION Cary Joji Fukunaga PRODUCTION Metro Goldwyn Mayer, Eon Productions Ltd, Universal Pictures AVEC Daniel Craig, LĂ©a Seydoux, Rami Malek, Ralph Fiennes, Ben Whishaw, Naomie Harris, Lashana Lynch, Christoph Waltz, Ana de Armas, Jeffrey Wright, Billy Magnussen, David Dencik SCENARIO Cary Joji Fukunaga, Neal Purvis, Robert Wade, Phoebe Waller-Bridge PHOTOGRAPHIE Linus Sandgren MONTAGE Elliot Graham, Tom Cross BANDE ORIGINALE Hans Zimmer ORIGINE Etats-Unis, Royaume-Uni TITRE ORIGINAL No Time To Die GENRE Action, Drame, Espionnage, Thriller DATE DE SORTIE 6 octobre 2021 DUREE 2h43 BANDE-ANNONCE Synopsis Bond a quittĂ© les services secrets et coule des jours heureux en JamaĂŻque. Mais sa tranquillitĂ© est de courte durĂ©e car son vieil ami Felix Leiter de la CIA dĂ©barque pour solliciter son aide il sâagit de sauver un scientifique qui vient dâĂȘtre kidnappĂ©. Mais la mission se rĂ©vĂšle bien plus dangereuse que prĂ©vu et Bond se retrouve aux trousses dâun mystĂ©rieux ennemi dĂ©tenant une terrible arme technologique⊠Il aura fallu vingt-cinq films pour que la saga James Bond touche enfin du doigt la transcendance qui lui manquait. La conclusion de lâĂšre Daniel Craig aura tout changĂ©. Pour le meilleur et pour lâavenir. Dâaucuns auront pris soin de remarquer que câest la premiĂšre affiche du film, Ă savoir celle qui fixait la sortie du film courant 2020 et non pas celle de la sortie dĂ©finitive un an plus tard, que lâon a choisi de mettre en Ă©vidence sur la fiche technique ci-dessus. Pourquoi ? Parce que câest celle que lâon garde en tĂȘte pour la sĂ©cheresse qui sâen dĂ©gage, mais surtout parce quâelle aura surgi au moment prĂ©cis oĂč le doute et les extrapolations auront pris le dessus sur tout le reste. Il est dĂ©sormais actĂ© quâĂ son corps dĂ©fendant, Mourir peut attendre a fait date dans lâHistoire du cinĂ©ma. Parce quâil fut le premier vrai grand succĂšs de lâĂšre post-Covid-19, coiffant au poteau un Tenet trop prĂ©cipitĂ© pour tĂ©moigner dâun retour aux affaires » ? Ce nâest que la partie Ă©mergĂ©e de lâiceberg. Que le film se soit fait longtemps attendre â pas moins dâun an et demi de reports et dâincertitudes â et que son triomphe ait pu donner in fine lâimpression dâavoir sauvĂ© lâindustrie cinĂ©matographique du dĂ©sastre ne rendent que plus ironique la traduction française de son titre. Que son Ă©criture se soit focalisĂ©e sur une arme virale activant la peur de la contamination par contact dâĂ©piderme et la prise en compte de lâAutre en tant que menace, et ce alors mĂȘme que la pandĂ©mie nâavait pas encore dĂ©ferlĂ© sur le globe, ne rend que plus irrĂ©sistible lâenvie de le lire comme le vainqueur involontaire dâun duel contre lâironie du sort. Le contemporain ordonne donc Ă lui seul le caractĂšre historique de ce film, comme signe dâune synchronicitĂ© rare et insensĂ©e entre la sortie diffĂ©rĂ©e dâune Ćuvre artistique et le visage actuel dâun monde dâun cinĂ©ma ? ayant Ă©tĂ© radicalement transformĂ© par toutes sortes de crises. De quoi estimer que le destin est dĂ©jĂ Ă©crit, et quâen dĂ©pit des formules Ă©tablies faisant Ćuvre de rĂ©sistance, il est temps de regarder lâinĂ©luctable en face ? Banco. De la franchise elle-mĂȘme au genre dont elle fut la matrice en passant par un hĂ©ros ayant dĂ©jĂ signifiĂ© que la rĂ©surrection Ă©tait son hobby Skyfall, les jeux sont faits une perte contre un gain, un adieu contre une promesse, un deuil contre une renaissance. Mourir peut attendre, certes, mais pas Ă©ternellement. Il aura fallu vingt-cinq films pour que cela arrive enfin. AU SERVICE SECRET DE LâACTUALITE Finir un cycle par des funĂ©railles dignes de ce nom voilĂ bien le mantra qui guide chaque strate conceptuelle de Mourir peut attendre. Encore fallait-il savoir comment sây prendre, ce sur quoi les producteurs se sont cassĂ© les dents en multipliant les changements dâorientation pendant des annĂ©es. Histoire de ne pas perdre du temps lĂ -dessus, on va se la jouer cash. Quâimporte les vraies raisons ayant entourĂ© le dĂ©sistement de Danny Boyle au profit du rĂ©alisateur de Sin Nombre et de lâimpressionnante premiĂšre saison de True Detective â on laisse volontiers Ă tous les relayeurs de news bouche-trou le soin dâenquĂȘter sur le pourquoi du comment. Quâimportent les mille problĂšmes inhĂ©rents Ă ce genre de grosse production réécritures, retards, accidents⊠et dont on se fiche comme de notre derniĂšre cuite Ă la vodka-martini. Quâimporte le tsunami dâhypothĂšses qui auront inondĂ© les rĂ©seaux sociaux au sujet du contenu de son scĂ©nario avant mĂȘme sa sortie. Quoique⊠Sur ce dernier point, le double sens suggĂ©rĂ© par le titre No Time To Die nous avait un peu mis la puce Ă lâoreille. Les cinĂ©philes auront en effet pu se souvenir quâil sâagissait lĂ du titre original de La Brigade des BĂ©rets noirs, film de guerre produit en 1958 par un certain Albert R. Broccoli et rĂ©alisĂ© par⊠Terence Young, soit celui qui avait inaugurĂ© la saga en 1962 avec James Bond 007 contre Dr No. CoĂŻncidence trop forte pour ne pas avoir envie dâextrapoler aussi bien sur la mystĂ©rieuse identitĂ© du vilain jouĂ© par Rami Malek allait-il sâagir du docteur No, qui serait cette fois-ci au-delà » de lâorganisation Spectre et non plus lâun de ses membres ? que sur le sens vĂ©ritable Ă donner Ă ce titre fallait-il comprendre No, câest lâheure de mourir » ?. MĂȘme si une telle hypothĂšse aura fini tuĂ©e dans lâĆuf, il reste tout de mĂȘme de lĂ©gers signes ici et lĂ un gĂ©nĂ©rique qui fait apparaĂźtre le titre du film au travers de petits ronds de couleur ceux-lĂ mĂȘme qui ouvraient le gĂ©nĂ©rique de Dr No, un repaire final dont les dĂ©cors bigarrĂ©s et les tenues scientifiques ont quelque chose de trĂšs familier, et surtout, cette idĂ©e sous-jacente de boucler une histoire et un trajet au travers de leur origine mythologique. Ironie du sort, diront certains, mais pas forcĂ©ment Ă raison. Rappelons que lâune des plus grandes qualitĂ©s de la saga James Bond aura toujours Ă©tĂ© de prendre le pouls dâun monde en transformation, dâen guetter les signes avant-coureurs afin de mieux rĂ©actualiser son icĂŽne centrale en curseur de lâĂ©poque traversĂ©e, et de trouver le point dâĂ©quilibre adĂ©quat entre lâhĂ©ritage Ă entretenir et la redĂ©finition Ă bĂątir. En choisissant de sâadapter sans cesse â et pas toujours de façon trĂšs fine â aux effets de mode passagers et aux courants culturels du moment, lâunivers bondien aura su trouver la clĂ© de sa pĂ©rennitĂ© Ă travers les dĂ©cennies, contrant de facto la menace dâexpiration qui lui pendait au nez en cas de rĂ©pĂ©tition ad nauseam dâune formule sans mise Ă jour ni remise en cause. Apparue sous les traits de Sean Connery en tant que mĂąle alpha Ă la virilitĂ© suprĂȘme et au charisme magnĂ©tique, la figure de James Bond allait peu Ă peu gagner en nuance et/ou en complexitĂ©, lĂ©zardant quelque peu cette image de monolithe machiste dĂ©sormais si facile Ă vilipender. De la fragilitĂ© romantique de George Lazenby Ă la froideur introspective de Pierce Brosnan en passant par la dĂ©contraction royale de Roger Moore et lâhumanitĂ© torturĂ©e de Timothy Dalton, chaque nouvelle incarnation de Bond aura su donner a posteriori lâimage dâun changement dans la continuitĂ© et dĂ©finir en soi le tracĂ© global de la franchise. Au lieu de chercher Ă tout prix Ă lire la saga toute entiĂšre comme une pure ligne chronologique mission impossible au vu de certains choix narratifs parfois contradictoires dâun film Ă lâautre, câest un monde en perpĂ©tuelle rĂ©invention qui aura prix vie sous nos yeux, Ă la fois commentaire de lâĂ©poque traversĂ©e et travail constant de rĂ©flexion sur les possibilitĂ©s de nuances dâun hĂ©ros bien moins archĂ©typal quâil nâen a lâair. Nâen dĂ©plaise aux puristes grincheux qui sâĂ©chinent Ă juger la saga incohĂ©rente depuis que Sean Connery a passĂ© le flambeau, dâautant que câest prĂ©cisĂ©ment Ă eux que Mourir peut attendre aura su donner lâultime coup de grĂące, en visant le point dâorgue de cette dĂ©marche autant quâune profonde ouverture dâesprit vis-Ă -vis des changements tangibles sur la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral et sur le cinĂ©ma dâaction en particulier. Le dĂ©fi Ă©tait donc de taille. Trop de paramĂštres Ă honorer, trop de transformations Ă activer, et au final, trop de joie Ă laisser Ă©clater. Avant de rentrer dans le vif du sujet, il convient dâabord de revenir quelques instants sur tout ce que lâarrivĂ©e de Daniel Craig dans la franchise aura su activer comme signes de mutation. Arrivant Ă point nommĂ© en 2006 pour remettre les compteurs Ă zĂ©ro et refondre le mĂ©tal de ses prĂ©dĂ©cesseurs, lâacteur british rĂ©vĂ©lĂ© par Layer Cake et Les Sentiers de la perdition nâaura pas fait que prolonger le travail avortĂ© de Timothy Dalton sur cette mĂ©lancolie suicidaire propre au personnage imaginĂ© par Ian Fleming. Il aura surtout fait irruption par la grande porte pour soumettre la masculinitĂ© de lâagent secret 007 Ă rude Ă©preuve. GrĂące Ă lui, Bond nâavait dĂ©sormais plus grand-chose dâun mĂąle alpha chez qui le fait dâenfiler les pĂ©ripĂ©ties et les conquĂȘtes fĂ©minines serait signe dâindestructibilitĂ©, mais pratiquement tout dâun enfant perdu transformĂ© en machine Ă tuer, Ă qui lâinjustice du monde ne cesserait jamais de rappeler le poids constant de la mort. Avec aussi la triple cerise sur le gĂąteau une sĂ©cheresse qui prend aux tripes, un premier degrĂ© qui prend le pouvoir et une polygamie qui prend la porte. En cinq films qui auront fait le choix de la progression narrative et de la linĂ©aritĂ© assumĂ©e une premiĂšre dans lâHistoire de la franchise, la trajectoire du Bond redĂ©fini par Craig aura prĂ©parĂ© le terrain pour cette conclusion magistrale quâest Mourir peut attendre, point de chute idĂ©al dâune longue quĂȘte identitaire. Un petit rappel des faits sâimpose donc pour mesurer le chemin parcouru durant ce long feuilleton, pour le coup assimilable Ă un gigantesque tour de montagnes russes sans ceinture de sĂ©curitĂ© ni rĂ©gulateur de vitesse. En tant que chapitre inaugural dĂ©voilant lâorigine du mythe, Casino Royale en aura trĂšs logiquement filmĂ© la gestation progressive, via un agent 007 encore novice et incoercible qui se cherchait et sâaffinait au contact dâune femme fatale dans tous les sens du terme. La tragĂ©die dĂ©chirante qui aura achevĂ© cette Ă©blouissante redĂ©finition du schĂ©ma bondien aura suffi Ă dessiner toute la matiĂšre polĂ©mique de Quantum of Solace, suite stressĂ©e et stressante Ă souhait dans laquelle Bond, devenu une tĂȘte brĂ»lĂ©e dominĂ©e par la rage du deuil, errait en vengeur impulsif qui accumulait les cadavres tout en rĂ©sistant au destin protocolaire qui lui avait Ă©tĂ© assignĂ©. Une fois le deuil achevĂ©, Skyfall marqua la possibilitĂ© dâune premiĂšre forme de rĂ©surrection » pour un hĂ©ros Ă©croulĂ© sous le poids dâun passĂ© difficile Ă exorciser, rien de mieux quâune nouvelle mission aux relents de cure freudienne, histoire de se rĂ©incarner in fine en icĂŽne moderne ayant trouvĂ© le point de jonction entre un passĂ© Ă honorer et un futur Ă embrasser. De quoi lĂącher enfin les chiens avec le double mouvement jouissif de Spectre crĂ©er du neuf avec du vieux le film se voulait une cĂ©lĂ©bration des codes rĂ©actualisĂ©s de la formule bondienne et façonner un monde toujours plus obscur oĂč le passĂ© ne peut ni sâeffacer ni se contrĂŽler Bond se voyait alors rattrapĂ© par sa propre histoire et de cette confrontation allait dĂ©couler le sort de son monde. Au terme de ces quatre films, on quittait Bond sur un refus adieu le permis de tuer et un souhait bonjour la romance trĂšs loin du MI6 aprĂšs avoir vaincu lâorganisation Spectre. Faux point final, bien sĂ»r que faire de tout cet hĂ©ritage laissĂ© derriĂšre cette reconstruction en quatre temps ? Comment le transmettre et/ou le faire perdurer sans prendre le risque dâen faire une malĂ©diction ? Câest ce thĂšme dĂ©cisif, couplĂ© Ă ceux â bien plus risquĂ©s â de la famille et du sacrifice, qui allait enfin permettre Ă lâicĂŽne James Bond de ne plus se croire immortel et de toucher du doigt son propre crĂ©puscule. TOXIC AVENGER Mourir peut attendre dĂ©bute ainsi sur les chapeaux de roues pour ce qui est de mettre en exergue le poids douloureux de lâhĂ©ritage Ă entretenir. Dâabord via la visualisation de ce fameux souvenir traumatique dont la douce Madeleine Swann LĂ©a Seydoux, Ă©lue du cĆur de Bond, avait fait mention dans Spectre afin de justifier sa haine des armes â le massacre de sa mĂšre par un tueur au masque blanc de kabuki dont les parents furent eux aussi autrefois tuĂ©s par le pĂšre de Madeleine. Ensuite par lâincorporation au film de certaines rĂ©miniscences de la saga elle-mĂȘme. Il suffit en effet ici dâune rĂ©plique Inutile dâaccĂ©lĂ©rer, nous avons tout le temps devant nous », dâun thĂšme musical celui, initiĂ© par John Barry, qui accompagnait le magnifique We have all the time in the world de Louis Armstrong et dâune atmosphĂšre romantique en diable pour que le dĂ©licieux spectre dâAu service secret de Sa MajestĂ© revienne toquer Ă notre cortex de bondophile. Un dĂ©tail qui vaut bien une mise en alerte si lâĂ©pisode mĂ©lancolique et longtemps dĂ©nigrĂ© de Peter Hunt sâintĂšgre ici en clin dâĆil sur les deux extrĂ©mitĂ©s du rĂ©cit la chanson dâArmstrong accompagne le gĂ©nĂ©rique de fin, mieux vaut ne pas croire quâune telle rĂ©fĂ©rence va griller dâentrĂ©e tout ce qui va rendre cette aventure particuliĂšrement douloureuse pour James Bond. Dâaucuns gagneraient dâailleurs Ă y aller mollo sur les paris, tant le film chapeautĂ© par Cary Joji Fukunaga met un point dâhonneur Ă prendre Ă revers bon nombre de leurs attentes, et ce en complĂ©ment dâune mise en scĂšne extraordinairement sophistiquĂ©e qui ne cesse de multiplier les tours de forces. On en convient, cette ouverture majestueuse sur les collines de Matera fait mine de cocher toutes les cases de la tragĂ©die romantique quelques signes inquiĂ©tants lâombre de Vesper qui plane encore au-dessus de James, le bout de papier Ă double sens que Madeleine sâempresse de brĂ»ler aprĂšs lâavoir Ă©crit, etc⊠prĂ©cĂšdent un soudain et inattendu dĂ©ferlement dâaction explosive qui prendra fin par une rupture sĂšche sur un quai de gare. Avec ce qui sâimpose comme le prĂ©-gĂ©nĂ©rique le plus beau et le plus sidĂ©rant de toute la saga, Fukunaga met cartes sur table avec ce qui va ĂȘtre lâĂ©picentre du rĂ©cit et la clĂ© de voĂ»te du parcours de Bond depuis quatre films pour lâagent 007, lâamour et le passĂ© forment ici une double malĂ©diction qui le contraint Ă contaminer et Ă dĂ©truire tout ce qui transpire la beautĂ©, lâespoir et la tranquillitĂ© autour de lui. Le passĂ© devient donc une menace Casino Royale est symboliquement rĂ©duit en cendres en moins de dix minutes, lâamour se change en vecteur croissant de doute et de mĂ©fiance lâĂȘtre aimĂ© est-il vraiment ce quâil prĂ©tend ĂȘtre ?, les amants ne sont pas aussi Ă©ternels que les diamants, le happy end de Spectre nâest plus quâun lointain souvenir, et le chaos repart de plus belle pour un agent secret qui doit reconsidĂ©rer son propre terrain de jeu comme Ă©tant un authentique rĂ©seau arachnĂ©en. Lâimage qui clĂŽt ce prĂ©-gĂ©nĂ©rique vaut dâailleurs de lâor un subjectif de Madeleine qui court Ă lâintĂ©rieur du train pour garder James dans son champ de vision, ce que Fukunaga traduit par un plan fixe qui cadre lâimmobilitĂ© de Bond sur le quai de gare au dĂ©triment du train en mouvement. Tout est dit dans ce plan le passĂ© qui isole et immobilise celui qui y reste bloquĂ© câest ce que Bond incarne, le passĂ© qui ne meurt pas si lâon sâefforce de regarder derriĂšre soi câest ce que Madeleine persiste Ă croire, et finalement le temps qui avance trop vite et qui laisse irrĂ©versiblement les souvenirs les plus forts sâĂ©tioler peu Ă peu. La mĂ©taphore du sablier sâimpose dâautant plus que le gĂ©nĂ©rique de Mourir peut attendre intĂšgre non seulement cet objet mais aussi une horloge et des statues, soit les trois motifs principaux du gĂ©nĂ©rique dâAu service secret de Sa MajestĂ©. Pour ce qui est dâenfoncer le clou sur le passĂ© et lâhĂ©ritage qui collent Ă la peau de Bond comme un vieux chewing-gum, câest peu dire que Fukunaga nây va pas de main morte, allant mĂȘme jusquâĂ retarder la tragĂ©die Ă venir en jouant sur le visage de la vraie menace. On croit la connaĂźtre au vu de ce que la premiĂšre heure du film laisse prĂ©sager, mais il suffira dâun Ă©pisode jubilatoire Ă La Havane, le temps dâune bunga bunga des rĂ©sidus de lâorganisation Spectre qui voient leur piĂšge destinĂ© Ă Bond retourner fissa Ă lâenvoyeur, pour que les dĂ©s du rĂ©cit soient tout Ă coup relancĂ©s. Et il faudra bien 2h43 de film â jamais la saga nâavait visĂ© aussi long â pour admettre que Bond entamait tout du long un authentique chemin de croix, ne cessant de saigner et de souffrir jusquâĂ finir lui-mĂȘme sujet dâun enterrement en bonne et due forme. Avec quelle menace, du coup ? Evidemment celle de lâhĂ©ritage de sa propre franchise un certain Lyutsifer Safin = Lucifer auquel lâacteur Rami Malek offre une interprĂ©tation volontairement outrĂ©e, singeant la mĂ©galomanie et le look baroque des vilains les plus cultes de la galaxie bondienne, en particulier ce troupeau de dĂ©figurĂ©s qui ont rejouĂ© en boucle le vieux couplet de la domination de la planĂšte depuis on ne sait quelle Ăźle isolĂ©e et avec on ne sait quelle arme insensĂ©e. Cet hĂ©ritage-lĂ , lui aussi, nâĂ©tait pas immortel. Il se devait dâarriver Ă son excroissance ultime pour avoir lui aussi droit Ă ses funĂ©railles. Reste que ce chant du cygne â car il sâagit aussi de ça â avait fort Ă faire en matiĂšre de refonte des rĂšgles les plus indĂ©boulonnables de la saga. Visiblement pas apeurĂ© Ă lâidĂ©e de faire chuter une idole pour en refondre le mĂ©tal, Fukunaga opte pour une mutation radicale, en lien avec cette fameuse tradition que lâon Ă©voquait plus haut. Savoir sâadapter aux nouvelles conceptions sociales et artistiques de lâĂ©poque en cours est un exercice que ce nouvel opus prend Ă cĆur avec un geste que les puristes nâont pas manquĂ© de juger ultra-kamikaze. Sans doute pour la premiĂšre fois dans lâHistoire de la franchise James Bond, la mise Ă jour » Ă lâĆuvre fait mine de se conforter aux signes progressistes de lâĂ©poque ce quâune horde de rĂ©acs mal dĂ©grossis auront vite fait de qualifier de wokisme » pour au contraire mettre en exergue la nĂ©cessitĂ© de faire le deuil dâun mythe. On imagine bien que lâapport de Phoebe Waller-Bridge Ă qui lâon doit la sĂ©rie Fleabag pour les réécritures du scĂ©nario nâest pas Ă©tranger Ă ce grand chamboulement. Le premier stade rĂ©side dans une inversion totale des rĂšgles et des prĂ©rogatives sexuĂ©es, ce qui, dans une telle saga, relĂšve du coup de poker â Fukunaga dĂ©balle pourtant une quinte flush lĂ -dessus. HĂ©ros tragique et endeuillĂ© qui sĂšme la mort dĂšs lors quâil tombe amoureux, Bond devient ici le symĂ©trique de la femme fatale quâil emballait ou quâil Ă©liminait autrefois Ă lâusure. Et face Ă lui, la femme, affublĂ©e dâun prĂ©nom tout sauf choisi au hasard, devient le pivot des enjeux Ă©motionnels du rĂ©cit alors que Madeleine Ă©tait jusquâici cette entitĂ© proustienne qui aidait Bond Ă se remĂ©morer les choses quâil avait oubliĂ© dont son premier amour, elle devient ici une autre Madeleine, celle du Vertigo dâHitchcock, menacĂ©e de mort par lâespion qui lâaimait et qui, ici, contaminĂ© Ă vie par un virus lĂ©tal, ne peut plus lâĂ©treindre ni la toucher. Pour un hĂ©ros de cinĂ©ma dont la masculinitĂ© et la misogynie dâantan ont trop souvent Ă©tĂ© jugĂ©es toxiques », une telle audace narrative, qui appuie cette lecture critique tout en lâinvalidant par inversion, a de quoi laisser bouche bĂ©e. Au fond, il ne faut pas sâĂ©tonner de se croire revenu Ă lâĂ©poque oĂč George Lazenby dĂ©clarait sa flamme Ă Diana Rigg et nâhĂ©sitait pas Ă la demander en mariage, avec la fin tragique que lâon connait. Le reste du film se met au diapason pour chambouler la matrice bondienne, histoire de mieux la refondre et la transcender. Dâabord par ce choix couillu â mais trĂšs bien vu â de relĂ©guer le matricule 007 au rang de simple numĂ©ro libre de droit, ici octroyĂ© Ă une talentueuse espionne au service du MI6 parfaite Lashana Lynch que Bond se contente ici dâĂ©pauler dans son enquĂȘte â il sâagit donc du seul film dans lequel 007 se dĂ©double » afin de mieux se redĂ©finir en rĂŽle interchangeable. MĂȘme verdict pour cette façon de laisser les rapports et les caractĂšres tordre un Ă un les fondamentaux de la franchise. Dans le cas le plus discret, on sâamuse de voir un Q geek et distinguĂ© Ben Whishaw faire furtivement son coming out au dĂ©tour dâune rĂ©plique, ou un savant fou russe David Dencik finir ad patres Ă cause dâune remarque raciste ce nâest pas dans Vivre et laisser mourir quâon aurait vu çaâŠ. Dans le cas le plus visible, câest sur le jeu de sĂ©duction que lâĂ©volution se fait clairement ressentir. Lâenjeu nâest ainsi plus celui que lâon attend lorsquâune femme â en gĂ©nĂ©ral une trĂšs jolie espionne â rentre dans le cadre et semble amorcer une Ă©bauche de sĂ©duction avec Bond en gros, pas touche coco, on est lĂ pour parler boulot ou pour sây prĂ©parer, et en aucun cas pour aller faire la bĂȘte Ă deux dos sous la couette. Mention spĂ©ciale Ă lâĂ©patante Ana de Armas qui offre au film sa scĂšne dâaction la plus jouissive en matiĂšre de chorĂ©graphie â il est juste dommage que ce personnage disparaisse trop vite. Et pour ce qui est de cette autre prĂ©sence fĂ©minine qui complique encore les choses Ă mesure que le rĂ©cit lĂąche ses billes les plus capitales, le surplus dâĂ©motion quâelle apporte par sa prĂ©sence/absence lors du climax final vaut justification de ce cocktail puissamment romantique qui tend souvent Ă supplanter lâaction, pourtant vertigineuse Ă plus dâun titre. Face Ă tout cela, James Bond se voit du mĂȘme coup confrontĂ© Ă un autre phĂ©nomĂšne. On le sait incapable de vieillir de Dr No Ă ce film, il a toujours eu sensiblement le mĂȘme Ăąge, impossible Ă freiner dans la nĂ©vrose intĂ©riorisĂ©e et lâexorcisme de ses traumas passĂ©s, captif dâun cercle vicieux et empoisonnĂ©. Un triple fardeau qui est aussi celui de son ultime NĂ©mesis, reprĂ©sentĂ©e non pas par son demi-frĂšre Blofeld Christoph Waltz est ici rĂ©duit au rang de silhouette faussement omnisciente mais bien par le personnage de Safin, lui aussi orphelin travaillĂ© par la souffrance et la vengeance. Leur confrontation finale dans une base secrĂšte qualifiĂ©e de jardin empoisonnĂ© » toujours cette idĂ©e de toxicitĂ© qui se propage partout⊠mettra ainsi les choses Ă plat sur ce qui est Ă lâĆuvre dans le rĂ©cit mais surtout dans la saga elle-mĂȘme. Safin le dit bien On prĂ©tend vouloir se battre pour le libre-arbitre et lâindĂ©pendance, mais on nâen veut pas vraiment. On veut quâon nous dise comment vivre et mourir quand on regarde ailleurs [âŠ] Je veux que le monde Ă©volue, vous voulez quâil reste le mĂȘme ». Que Mourir peut attendre soit perpĂ©tuellement drivĂ© par les rĂ©centes mutations de nos sociĂ©tĂ©s contemporaines la rĂ©volution fĂ©ministe, le mouvement social Black Lives Matter, les armes chimiques ciblant le gĂ©nome humain, lâisolement des individus durant la pandĂ©mie du Covid-19⊠prouve bien ce que Bond/Fukunaga tente de faire ici sauver le monde/la franchise, non pas en le/la gardant intacte mais en lâamenant au bord de son propre prĂ©cipice pour quâautre chose puisse naĂźtre en retour. Affronter son ennemi, câest se battre contre une idĂ©e de soi-mĂȘme. Et le sacrifice est de facto la clĂ© autant que la clĂ© du film consiste Ă sacrifier la routine dans laquelle la saga sâĂ©tait tranquillement lovĂ©e. Un peu comme si James Bond chutait Ă dessein de son piĂ©destal, conscient dâĂȘtre arrivĂ© au terme dâun cycle. Mourir et laisser vivre, donc. A la fin du film, que reste-t-il de James Bond ? Un hĂ©ros en pleurs qui lĂšve les yeux au ciel, contemplant la mort en approche. Mais surtout un archĂ©type rĂ©ellement transcendĂ© qui, aprĂšs avoir si longtemps incarnĂ© la virilitĂ© la plus invulnĂ©rable, disparaĂźt de scĂšne en tenant par la main une peluche dâenfant. Retour vers cette enfance perdue, sublimation dâun amour Ă visage multiple maternel, fraternel, filial⊠qui fut lâalpha et lâomĂ©ga de son trajet de vie, et sacrifice ultime dâun ĂȘtre de chair et de sang qui se consume in fine en laissant le futur tracer tant de possibilitĂ©s. Lâhommage que lui rend lâĂ©quipe du MI6 en fin de film â une scĂšne qui nâa Ă©trangement pas Ă©tĂ© si analysĂ©e que ça aprĂšs la sortie du film â consistera en la lecture sobre dâune phrase-bilan qui cible lâagent secret dĂ©sormais dĂ©funt La fonction de lâhomme est de vivre, non dâexister. Je ne gĂącherai pas mes jours Ă les prolonger. Jâuserais de mon temps ». Est-ce Ă dire que James Bond a clairement fait son temps et que tout est dĂ©sormais Ă réécrire ? Est-ce que lâagent 007 ne sera donc plus quâune histoire Ă transmettre de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, comme la toute derniĂšre scĂšne semble le suggĂ©rer ? Ce qui est sĂ»r, câest que ce prodigieux dernier quart dâheure ne nous facilite pas les choses en matiĂšre de prĂ©dictions sur lâavenir de la saga. MĂȘme en sachant que James Bond will return si si, allez jusquâau bout du gĂ©nĂ©rique de finâŠ, on se retrouve Ă lâimage du Bond de Spectre tiraillĂ© de toutes parts, ballotĂ© tel un cerf-volant qui danserait dans un ouragan, et surtout incapable de prĂ©dire quelle pourrait ĂȘtre la couleur principale de la prochaine aube bondienne. Alors oui, de par sa dĂ©marche rĂ©formatrice hors du commun et cet Ă©blouissant point final quâil a su offrir Ă cet arc narratif en vingt-cinq films, Mourir peut attendre a dĂ©passĂ© toutes les espĂ©rances. Et oui, cette audace a fait polĂ©mique, certains puristes ayant manifestĂ© leur colĂšre ou frisĂ© carrĂ©ment la syncope. Mais tant mieux si le rĂ©sultat final a su engendrer un clivage aussi violent aprĂšs tout, toute rĂ©volution nâa jamais Ă©tĂ© un dĂźner de gala.JAMESBOND : MOURIR PEUT ATTENDRE (NO TIME TO DIE) - MASQUE BRISE DE SAFIN OFFICIEL LIMITED EDITION PROP REPLICA (SAFIN MASK FRAGMENTED VERSION - FACTORY ENTERTAINMENT - SIDESHOW) 539,99 âŹ. (-7,41%) 499,99 âŹ. EN STOCK. Plus d'infos Acheter.
PubliĂ© le 21/08/2021 Ă 1403 AFP - La premiĂšre mondiale du prochain volet des aventures de James Bond "No Time To Die" "Mourir peut attendre" aura lieu le 28 septembre Ă Londres, a annoncĂ© vendredi sur Twitter le compte officiel du film. Le film sortira en salles deux jours plus tard. La premiĂšre mondiale Ă©tait initialement programmĂ©e le 31 mars 2020 Ă Londres mais a Ă©tĂ© plusieurs fois repoussĂ©e en raison de la pandĂ©mie de coronavirus. Elle est dĂ©sormais prĂ©vue mardi 28 septembre au Royal Albert Hall, prestigieuse salle de spectacle de la capitale britannique qui peut accueillir jusqu'Ă spectateurs. Les producteurs Michael G. Wilson, Barbara Broccoli et le rĂ©alisateur Cary Joji Fukunaga rejoindront sur le tapis rouge Daniel Craig qui incarne le cĂ©lĂšbre agent secret britannique. Dans le film, qui devrait ĂȘtre le dernier pour Daniel Craig, James Bond a quittĂ© ses activitĂ©s au sein des services secrets et profite enfin d'une vie tranquille en JamaĂŻque. Mais sa quiĂ©tude est vite interrompue lorsque son vieil ami de la CIA, Felix Leiter, vient lui demander de l'aide. Le "mĂ©chant" de l'histoire est incarnĂ© par l'AmĂ©ricain d'origine Ă©gyptienne Rami Malek, qui a dĂ©crochĂ© en 2019 l'Oscar du meilleur acteur pour son interprĂ©tation de Freddie Mercury, chanteur emblĂ©matique du groupe de rock Queen. Figurent Ă ses cĂŽtĂ©s Lashana Lynch, LĂ©a Seydoux, Ana de Armas, Ben Whishaw et Christoph Waltz. Le thĂšme officiel du film, Ă©galement intitulĂ© "No Time To Die", est interprĂ©tĂ© par la jeune chanteuse amĂ©ricaine Billie Eilish.Enavril prochain, Daniel Craig tiendra le rĂŽle de James Bond pour la cinquiĂšme et derniĂšre fois, soit dans Mourir peut attendre ( No Time to Die ), dont la bande-annonce officielle a Ă©tĂ©
Lors de la sortie mondiale du nouveau James Bond "Mourir peut attendre" Never time to die au KinĂ©polis de Bruxelles, notre client mystĂšre a eu la chance d'ĂȘtre parmi les privilĂ©giĂ©s et de dĂ©couvrir le tout dernier opus de l'agent secret britannique 007. Il nous partage ses impressions sur l'ambiance de la soirĂ©e, le film sans spoiler l'histoire !, ... JmmEeeK. 60 72 12 262 178 167 296 295 144